Jeudi 28 Mars 2024

Compte rendu N°765

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Compte rendu des sorties

08/05/2021

GROTTE DE LA CABANE

Bilan de la sortie:
Retour dans la grandiose Cabane...

Il y a 18 ans, par une chaude journée du mois de juin, mon club organisait une sortie dans la Grotte de la Cabane. Le lieu est légendaire dans l’esprit des spéléos caussenards. À l’évocation de ce nom, on ressort les vieux livres, qui racontent l’épopée des pionniers que sont Robert de Joly et surtout Louis Balsan qui ont exploré cette majestueuse grotte il y aura bientôt 100 ans. Plus modestement, j’avais gardé un souvenir précis des grands volumes que j’avais contemplés. Les noires galeries d’où émergent d’énormes blocs ressemblant à des jalons cyclopéens m’avaient marqué. J’avais envie de revoir cette grotte fascinante. Aussi, je ne me fis pas prier lorsqu’à la demande de Pierre, je programmai une sortie dans ces lieux. La date choisie était le 8 mai, elle convenait à tout le monde et tous répondaient présent. Une belle matinée de printemps nous vit arpenter le Causse en direction des falaises marquant la limite du Cirque de Saint Paul de Fonts. La descente vers la grotte promettait d’être magnifique, à la vue du petit village niché dans l’immense reculée. Nous arrivâmes sans encombre à l’entrée supérieure de la grotte. Point ici de porche, mais une construction typique de la région : une cabane qui, jadis, servait de lieu d’affinage du célèbre Roquefort. Passée la porte, un souffle frais et humide trahissait les volumes qui se prolongeaient au loin. L’équipe se mit rapidement en route.

La première partie se fit dans une galerie sèche. Pierre, avec son esprit observateur, traquait les moindres indices qui témoignaient de la longue histoire de la grotte. Les plus jeunes, loin devant, profitaient de la progression facile pour avancer rapidement. Bientôt, un grondement s’amplifia et nous vîmes l’eau tant attendue s’engouffrer dans un pertuis. Le passage pas franchi nous permit d’explorer un sympathique méandre qui sert de conduit à la rivière, jusqu’à un passage obligeant à se mouiller. Puis, revenus dans la galerie principale, nous remontâmes le cours d’eau pour arriver aux lacs. Le premier grand plan d’eau se franchit grâce à une vire facile du côté gauche. Une corde en bon état permit de progresser facilement.

Mais bientôt, des cris aigus percèrent le silence millénaire de la caverne : c’était Christine qui nous offrait sa panoplie gutturale, loin de la symphonie de Mozart. Heureusement, Pierre et Laurent intervinrent et Kiki franchit l’obstacle avec une tyrolienne en prime. Mais un second se présente, toujours un autre lac et encore une vire.

Cette fois, l’endroit est esthétique, en effet, nous franchissons une barrière de concrétions qui débouche dans un puits. Assisté de ses deux aides, Kiki finira par franchir cet ultime obstacle et nous voilà tous réunis devant la dernière nappe d’eau. Un canoë et une vire sont à la disposition des courageux. La vire semble technique, mais elle est plus sûre que l’embarcation à la stabilité douteuse qui flotte au-dessus de l’eau profonde et noire.

J’ai déjà goûté à ce type d’embarcation, et je sais, par expérience, qu’un geste trop brusque peut vous précipiter dans l’eau glaciale et à défaut d’une fin funeste, vous occasionner un bain, dont le confort est très éloigné de celui de la baignoire. Mais l’orgueil et le courage chassent la crainte. Suivant les conseils des collègues, je m’agenouille en position du musulman et à défaut de me diriger vers les lieux saints de l’Islam, je m’oriente, non sans inquiétude vers l’autre rive du lac. Dire que la traversée fut une croisière serait mentir car dès que l’embarcation toucha la rive du lac, je me précipitai sur la berge en prenant un souvenir de l’eau froide dans une botte. L’obstacle est passé et on arrive au pied de la grande salle. Il est temps de se restaurer. Les sandwichs et autres salades sont déballés des kits.

Isabelle et Eric déjà rassasiés contemplent notre festin. Le ventre bien rempli, nous entamons la traversée de la grande salle. Elle se révèle encore plus grande que dans mes souvenirs. Des gros blocs, du noir et parfois une paroi s’offrent à nos regards. Puis le murmure de la rivière s’amplifie à nouveau, l’onde libérée du chaos sera notre fil conducteur jusqu’au terminus de la grotte : l’inévitable siphon et son fil d’Ariane.

C’est la fin de la ballade pour le spéléo et le début de l’exploration pour le plongeur. Il nous reste plus qu’à retourner vers le jour pour contempler une dernière fois depuis la terrasse de l’entrée supérieure la vue magnifique du Cirque de Saint Paul des Fonts.

Participants :
Pierre, Laurent C, Loélie et Marianne, Sarah, Leila, Martin, Christine et moi