| 28/12/2017 Grotte de la Clujade Bilan de la sortie: Le fil est amarré, c'est parti, le ton est donné tout de suite, le sol est recouvert d'argile de dégradation très volatile, les parois en sont recouvertes aussi. Au bout d'une quinzaine de mètres, la galerie, tourne sur la gauche à l'équerre. Les dimensions passent d'un mètre cinquante de hauteur à moins d'un mètre, et pour les largeurs de deux à quatre mètres, calées sur un joint de strate. Des baguettes de gours particulières ornent le plafond, cela ressemble à des pyramide inversées, d'une dizaine de centimètres de côté, l'extrémité est aussi fin qu'un filament et orientée vers la sortie. On a l'impression d'être proche de la surface, avec des racines qui viennent boire dans cette galerie inondée. La progression n'est pas des plus aisée, il n'y a pas d'amarrage solide sur les parois pour attacher le fil, je suis obligé de récupérer des plaques de calcite au sol ou les blocs de baguettes de gours. C'est la course contre la montre, j'arrive à une position où il faut poser un amarrage, j'ai à peu près 10 secondes pour attraper un morceau de chambre à air et fixer le fil. L'action se termine généralement dans la purée de pois, et il faut à tâtons finir la fixation, avec les blocs de baguettes de gours, qui tombent du plafond en même temps. Puis de nouveau, je repars rapidement vers l'avant, pour dépasser la touille. Le plafond descend un peu plus, la hauteur doit être de 80 cm maximum, les petits blocs tombent régulièrement du plafond, c'est le vrai chantier. Je croise le fil de mon prédécesseur, équipé de manière simpliste, dans l'intégralité du siphon, il doit avoir environ trois amarrages sur 100 mètres... Je me remets dans sa configuration de l'époque : est-t-il parti avec des gros blocs en dorsal, car il aurait vraiment bien raclé le plafond ? Peux après le point où la galerie est la plus basse, j'arrive au plus profond, finalement moins neuf mètres et la galerie fait une équerre main droite, pour remonter rapidement, je dois être environ à l'étiquette 80 mètres, la topographie du retour le dira, si la visibilité le permet... La remontée vers la surface, se déroule bien, la hauteur de la galerie devient plus importante. J'émerge à l'étiquette 100 m, je peaufine mon amarrage de fin de fil, gage d'un retour serein. La galerie en exondée est confortable, de section rectangulaire, on peut être debout et la largeur fait trois mètres. Un gros bloc, occupe la galerie, un compartiment du plafond tombé, il faut passer dessous pour poursuivre. Quelques mètres plus loin, un petit gour au sol est accolé à la paroi de droite. Pas de suite évidente, peux être en face par une escalade d'un peu plus de trois mètres, s'en suit un méandre avec quelques virages et au bout d'un peu moins de 10 mètres, celui-ci est complètement colmaté par des remplissages de sable et de calcite. Mais où se situe ce second siphon ? Je redescends dans la galerie du début, me remets en configuration plongée, pour visiter ce petit gour, qui a l'air d'être formé par le planché stalagmitique posé sur un lit de sable qui recouvre toute la galerie. Et là, surprise, la paroi de la galerie est percée, une voûte mouillante laisse un petit passage pour poursuivre vers l'amont. La galerie continue dans des dimensions agréables entre un mètre cinquante et deux mètres de hauteur, et une largeur de quatre mètres, avec des gours régulièrement. Au bout d'une quarantaine de mètres, la largeur reste constante mais la hauteur devient inconfortable car le sable à envahie la galerie, au début à quatre pattes, ensuite allongé complètement, avec tout le barda, je progresse telle la tortue en repoussant le sable sur les côtés. Quand j'arrive à ne plus tourner ma tête, j'arrive devant une flaque, la hauteur de la galerie fait moins de 20 centimètres, le siphon est bel et bien complètement ensablé, comme il avait été annoncé... Sur le retour, je prends les azimuts et fait des estimations des distances, pour relever un croquis précis. Bon, maintenant, il faut retraverser le siphon en essayant de prendre le maximum de mesures. Le début est bien dans le brouillard, le temps passé post siphon a permis de laisser un peu décanté l'eau, j'arrive à faire des mesures, tout en restant en mouvement pour ne pas me faire rattraper par la touille. A ma sortie, les copains ne sont pas là, ils doivent être encore dans la séance de shooting des belles galeries 'sans rides'. Je me déséquipe tranquillement, et les retrouve quelques minutes plus tard. Nous remballons tout le matériel et reprenons le chemin de la sortie, avec un bon courant d'air de face, très frais sur la fin. Et voilà, une page de l'histoire de la Clujade vient de se tourner, le dernier point un peu flou a été levé, toutes les galeries historiques ont été typographiées désormais, maintenant place au nouveau. Un grand merci aux copains pour le transport de tout le bazar et ce moment convivial. NB : pas plus tard qu'il y a 10 mn, certains voulaient peut être faire un baptême de plongée, après avoir attendu la crue, mais cela est une autre histoire, bientôt à lire.... TPST : 8h15 Consommation : 1200 litres Participants : |