Mercredi 08 Mai 2024

Compte rendu N°494

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Compte rendu des sorties

21/05/2016

Grotte des Fonts

Bilan de la sortie:
Compte rendu grotte exsurgence des Font - Poursuite en plongée du siphon N°8 - 21 mai 2016

Cela faisait un bon moment que l'exploration de ce dernier siphon me travaillait, s'arrêter dans une galerie d'un peu moins d'un mètre de largeur pour deux de hauteur, cela donne des fourmis. L'objectif était de sortir ce siphon N°8 et pourquoi pas de retrouver la galerie fossile qui draine tout le courant d'air froid qui sort par l'entrée N°1.

Aujourd'hui j'ai deux nouveaux porteurs qui ne connaissent pas la grotte : Eva et Yanis. Nous nous engageons dans la cavité vers 17h15. Avec deux charges, un kit de bouteille et un kit de quincaillerie la progression est régulière. Devant le siphon, je ne traîne pas, déjà en néoprène, il ne reste plus qu'à mettre les détenteurs sur le kit des bouteilles de 4 litres. Après un petit 'à tout à l'heure', je démarre dans le S1 à 18 heures.

Les siphons sont pleins, j'utilise un peu d'air mais cela permet d'être en lévitation, et ainsi progresser plus vite et plus confortablement : S1, S2 et S3 (que l'on pourrait regrouper en un seul), S4. A la sortie du dernier siphon, les cascades me permettent d'estimer le débit actuel, probablement le même que lors de la première plongée. Un peu de crapahut dans le beau couloir, puis c'est la plongée du siphon N°5, à sa sortie, je récupère la bouteille relais, et là surprise, il y a eu des fuites, la bouteille est passée de 250 bars à 110 bars, ce n'est pas bien grave, j'ai pas mal d'air dans les deux autres. La suite s'enchaîne tranquillement, le siphon N°6 et 7, sont avalés, et je me retrouve devant ce satané siphon N°8.

Après une longue réflexion dans la progression, entre une plongée avec une configuration dorsale ou latérale, j'opte pour la version latérale. Le débit est bien conséquent et bien plus important que la première fois. Je m'immerge, le siphon débute par un petit puits, jusqu'à moins six, ensuite la galerie se poursuit de manière rectiligne pendant 60 mètres pour descendre régulièrement de moins six à moins huit. Les formes de cette galerie sont variées, tantôt cubique, tantôt en diaclase, tantôt en conduite forcé, elle reste néanmoins confortable, entre 70 cm à 1.5 mètres. A l'étiquette 70, un puits permet de remonter jusqu'à moins trois et doucher dans une galerie en forme de conduite forcée d'un peu plus d'un mètre de largeur, j'y retrouve le bout de mon précédent fil, je dépose ma bouteille relais et raboute le nouveau fil jaune fluo, bien pratique.

La suite prend la forme d'une diaclase de trois mètres de hauteur pour 80 cm de largeur, au loin, un miroir de surface semble se dessiner. Je déroule mon fil et essais de percer ce miroir, mais ce n'est qu'une micro cloche pour 20 cm de hauteur. La diaclase s'oriente plein Sud, au bout d'une dizaine de mètres, puis fait une double équerre et se poursuit toujours en diaclase. Plus loin, une vraie cloche permet de faire du rangement pour poursuivre. J'avance doucement, cela commence à bien racler, la plongée s'annonce sportive, la diaclase se réduit à 60 cm de largeur avec toujours des chailles accrocheuses. J'attache régulièrement mon fil. Un coup d'oeil sur la diaclase qui m'attend, le tableau s'assombrit, la largeur passe de 60 à 40 cm par endroit, est ce que je vais pouvoir poursuivre ? Je suis obligé de slalomer sur la hauteur pour trouver le passage le plus confortable. Je fais environ 20 mètres dans cette galerie bien sportive, une petite pause pour visualiser et enregistrer la suite, la diaclase se referme un peu plus, je décide d'aller jusqu'au point extrême et trouver une suite potentielle. Au point le moins large, la diaclase part de nouveau en chicane, je fais cinq mètres à la perpendiculaire de l'axe principal et malheureusement en reprenant son axe classique vers le Sud, les dimensions se réduisent, derrière cela semble s'écarter très légèrement, il faudrait pour continuer, poursuivre massette à la main. J'essais d'amarrer mon fil, ce n'est pas très simple, le demi-tour est lui aussi problématique, mais cela passe tout de même.

Sur le retour, je lève la topographie, je me fais pousser par le courant et il faut que je me verrouille régulièrement pour prendre mes visées. Dans la diaclase, le sang froid doit être de mise, car j'ai tendance à vouloir passer où cela me semble plus large et ainsi m'écarter du fil. Cela peut être le piège, car un passage peut passer au début et plus loin être impénétrable, et comment retrouver le passage en rebroussant chemin ? Bien sagement, je ne quitte pas le fil que j'ai bien fait d'amarré très régulièrement. Le froid est saisissant, mais j'arrive à mieux écrire que lors de ma dernière plongée, durant laquelle j'avais tendance à faire des signatures à la place des chiffres. Bouteille relais retrouvée et terminus topo, je passe la seconde et file vers la sortie. J'émerge du siphon après 47 minutes de plongée, les bouteilles bien entamées, mais encore largement avec une marge de sécurité. Je suis transis de froid, heureusement j'ai amené avec moi des gels et des barres énergétiques, cela me permet de me redynamiser pour ressortir.
Le retour s'amorce tambour battant car j'ai pas mal de chose à sortir de la cavité. En passant devant le S5, je récupère la seconde ceinture de plomb. Puis au départ des siphons, je constitue deux grosses charges à sortir : 3 bouteilles et leur quincaillerie et 8 kilos de plomb sur soi. En progressant stratégiquement je suis dehors à 22h.

Alors qu'elles sont les perspectives pour la suite des explorations ? Ce sera certainement la poursuite de la désobstruction sur l'entrée N°2 et surtout sont étayage. Tout le courant d'air sort de cet orifice, il est évidant que cela shunte tout les siphons.

La grotte exsurgence fait désormais 1122 mètres de développement, la suite au prochain épisode !

TPST : 5 heures


Participants :
Eva Richard, Yanis et Laurent Chalvet