Dimanche 05 Mai 2024

Compte rendu N°458

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Compte rendu des sorties

18/11/2015

Grotte de Jargile

Bilan de la sortie:
Compte rendu plongée - grotte exsurgence de Jargile

Ce soir, je délaisse mes copains du club, ce ne sera pas l'aven des trois Ormeaux, mais une sortie exploration en petit comité, à cette exsurgence des gorges du Tarn à coté de Sainte-Enimie : la grotte de Jargile.
Brice et Didier Bosc, deux parmi les trois explorateurs (avec François Boulot) de la suite de la cavité sont présents ce soir. L'objectif est de franchir le siphon terminal qui a arrêté leur dernière progression.

Nous traversons le Tarn en canoë, pour ne pas se mouiller avant de rentrer sous terre et remontons sur quelques dizaines de mètres le sentier des gorges. L'entrée se situe moins de dix mètres au dessus de ce sentier. Elle n'est pas bien large et descend tout de suite.
Une petite boite aux lettres, oblige à se contorsionner un peu, on progresse à quatre pattes et ensuite ceux sont de jolies galeries avec des concrétions qui s'enchaînement.
Un peu plus loin, c'est une trémie qui freine la progression, mais les forçats ont oeuvrés, le passage est bien aisé désormais, cet empilement de blocs, était l'ancien terminus. Une fois le passage franchi, les galeries prennent la forme d'un méandre avec des petits picots sur les parois. Comme je n'ai pas de sur combinaison spéléo, j'ai l'impression de me 'scratcher' régulièrement, et il faut progresser doucement pour ne pas lacérer la combinaison de plongée.
Un peu plus loin, le méandre perd sa teinte brune, les parois deviennent blanches et sculptées par l'eau. On aboutit à une galerie sur creusée en forme de T, elle se termine à un carrefour. A droite, une petite galerie basse mène à une salle fossile concrétionnée, à gauche la suite prend des dimensions un peu plus confortable, les formes des galeries évoluent, cela commence à ressembler à un beau canyon souterrain : vasque profonde, marmite, cupule d'érosion, galerie latérale...




Nous poursuivons par des toboggans, nous perdons du dénivelé rapidement, les parois se teintent de nouveau avec les dépôts d'argile des crues, avec au sol du sable roulé. Après un petit laminoir, nous arrivons au siphon. Celui n'a pas beaucoup de hauteur et il est encombré de graviers roulés. Un petit surcreusement au raz de l'eau, laisse passer un faible courant d'air et le bruit de l'écoulement de petites cascadelles, avec ces signes, la motivation est importante, il y a bien un actif derrière se verrou liquide.

Vu la taille du passage, je pars en configuration étroiture (bi 4 en déstructuré). Un coup de masque, tête première, me permet de me faire une idée de la galerie, c'est tout simplement minuscule, la partie ne semble pas gagner. Je décide de partir les pieds en premier, le volume n'est pas suffisant pour passer les jambes, alors commence le travail de désobstruction subaquatique. Avec des allers-retours, je pousse les graviers vers le fond et le sable, des bosses au plafond empêche une progression directe et il faut se faufiler pour trouver le passage le plus large. Cela ne passe toujours pas, je m'engage sur le ventre, je déroule tout doucement le fil, je place pratiquement tout les 50 cm des amarrages pour éviter un déplacement du fil dans une section piège. Avec les pieds, je sens la fin du siphon. Je fais un aller-retour dans le siphon pour mémoriser le passage et les contorsions à effectuer. Je change de configuration, je quitte mon torse en sangle et groupe mes bouteilles pour les traîner derrière moi. Je me réengage et sort ce siphon, à sa sortie, on quitte le laminoir ensablé pour évoluer dans une petite galerie sur creusée. J'attache mon fil et indique à Didier par le surcreusement supérieur que je poursuis l'exploration en exondé.




La galerie est bien basse et déchiquetée, des blocs encombrent le passage. Je trouve l'actif, il est bien présent, environ 5 à 10 litres par seconde, il alimente le siphon et pars ensuite sur le côté. Un peu plus loin, la galerie devient un peu plus confortable, environ 1,50 m de hauteur et trois de large, sur creusée en son centre, un aval semi fossile part sur la droite. Je progresse doucement vers l'amont, malheureusement, l'actif sort d'un second siphon, aucune galerie supérieure à l'horizon. Je prépare mon masque et fait une incursion en apnée, je descend à deux mètres de profondeur, la galerie se prolonge avec une profondeur d'au moins 4 mètres environ. Le siphon est en forme de diaclase de 80 cm à 1 mètre de largeur et un peu plus de deux mètres de hauteur. L'exploration ne sera pas aisée à cause du premier siphon.

Sur le retour, j'explore les micros galeries aval, elles doivent fonctionner avec des niveaux un peu plus important. Au milieu de la galerie, d'étranges boules de concrétions encombrent le passage (environ 30 cm de diamètre). Ceux sont des amoncellements d'excentrique qui ont peut être été embarqué par la crue, cela doit venir de plus loin, car la galerie dans laquelle j'évolue n'est pratiquement pas concrétionnée. Je fais un croquis, le plus précis possible des galeries, puis reprend mon matériel pour refranchir le S1. L'eau dans le siphon est un peu plus claire, grâce à l'actif, son franchissement est plus aisé.

Devant le siphon, je fais le descriptif des galeries post siphon à mes collègues et nous reprenons le chemin des gorges. Sur le retour, nous allons visité la salle fossile, qui est desservi par le carrefour, vu à l'aller. C'est une jolie salle défondrement, avec de sympathiques concrétions. Dessous celle-ci, une petite galerie encombrée laisse passer un petit courant d'air, peux être une suite potentielle ?

Nous ressortons de la cavité un peu avant minuit.

Après discussions avec mes collègues, je leur propose de revenir avec les amis du club, pour faire la topographie de l'ensemble de la cavité.

Un grand remerciement à Brice et Didier, pour m'avoir permis de faire cette exploration. Avec la topographie à faire, il restera à poursuivre l'exploration du second siphon.

Cette cavité comporte des portions avec des gours fragiles, soyez précautionneux quand vous en ferez la visite.




TPST : environ 4 heures



Participants :
Brice Bosc, Didier Bosc et Laurent Chalvet