Mardi 30 Avril 2024

Compte rendu N°441

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Compte rendu des sorties

06/06/2015

Résurgence des Fonts

Bilan de la sortie:
Compte rendu exploration post S7 - 6 juin 2015

Le rendez-vous est un peu plus tôt que d'habitude aux Fonts : 9h00. Nous sommes quatre : Alain J., Michel L., Luc D. et Laurent Ch. La température est estivale et nous commençons par préparer pas mal de matériel. Trois plongeurs, cela fait pas mal de choses à penser et à charrier. Avec cette température et la tenue intégrale néoprène, l'approche de la grotte dans l'éboulis est bien sportive.

A l'entrée sous terre, Alain s'engage en seconde position, passe la zone désobstruée du début. Malheureusement à la seconde étroiture, qui n'a pas été agrandie depuis le démarrages des explorations, cela ne passe pas, ce sera partie remise. Nous poursuivons tranquillement avec Michel et Luc. Et là grosse surprise à l'arrivée du siphon N°1, il n'y a plus d'eau. Tout le monde est souriant sur l'instant, car la suite va s'avérer moins engagée mais plus pénible, Archimède ne peux plus nous aider. La suite s'enchaîne, le N°2 est vide, le N°3 est vide, seule le N°4 conserve une laisse d'eau. Nous parcourons les belles galeries et nous aboutissons au N°5, cela passe aussi, mais cette fois-ci en voûte mouillante. A la sortie de ce siphon, nous avons l'explication, une perte latérale, absorbe l'ensemble du débit

Nous remontons l'actif, un peu plus loin, évidemment le siphon N°6 est entièrement rempli. Nous équipons et je laisse Michel s'engager en premier. Après plusieurs essais d'immersion, cela ne fait pas, un peu trop d'appréhension. Il ne faut pas tenter le diable et nous poursuivons à deux avec Luc.

A la sortie de l'eau, un peu de galerie et nous arrivos au siphon N°7, ce sera le début de notre topographie de la journée. Nous nous calons et avançons à bon rythme, le dessin est simple : les galeries partent plein Sud en faisant de temps en temps un double virage à l'équerre pour reprendre ensuite toujours vers le Sud. Un peu plus loin, la voûte mouillante n'est plus, le niveau à baisser. Un petit casse croûte et le travail de topographie se poursuit.

Peu de temps après, belle surprise, cela part dans plusieurs directions avec une diffluence : un amont et un aval. La diffluence capte plus d'eau que l'actif que nous remontions depuis le début. Nous prenons l'aval, mais malheureusement après un virage, nous tombons sur un siphon. Nous repartons donc vers l'amont et là malchance un autre siphon.

Nous discutons un peu de stratégie : je parts en premier pour équiper le fil, Luc doit partir 10 minutes derrière moi, à toute incertitude, il fera demi-tour. Je m'engage dans le verrou liquide, mes bouteilles sont pratiquement pleines et le dévidoir est bien rempli. Le siphon s'enfonce tout de suite à moins six, puis descend tout doucement pour atteindre moins huit. Les parois sont toujours recouvertes par les chailles, il faut un peu se faufiler, la galerie fait parfois un peu moins d'un mètre de hauteur et la même chose en largeur. Au bout de 60 mètres, elle remonte verticalement à moins trois et prend un peu la forme d'un conduite forcée. A 85 mètres, je termine mon dévidoir, je suis sur mes tiers, je regarde après le virage suivant, la galerie devient une haute diaclase et remonte, peux être la sortie n'est pas loin ? Sur le retour, je fais des efforts pour relever la topographie, la température de 10 à 11 degrés n'aide pas. A ma sortie, après 39 minutes je retrouve Luc, il a progressé d'une vingtaine de mètres mais une de ses oreilles n'est pas passée. J'en profites pour plonger dans la foulée le siphon aval, reconnue juste avant en apnée. Tout de suite une étroiture dans les graviers m'oblige à tourner la tête pour ne pas me faire arracher le détendeur derrière c'est bien touillé, normal pour un aval et je décide faire demi-tour après avoir déroulé une dizaine de mètre de fil et un arrêt à moins quatre.

Nous repartons ensuite en direction de la sortie, tout en faisant des photos, mais je me rends compte un peu plus loin que je n'ai pas de carte mémoire, partie remise aussi... Nous passons le siphon N°7, le N°6 et quand nous arrivons devant le N°5, ce n'est plus une voûte mouillante, le niveau est remonté, la perte n'absorbe pas assez. Probablement les orages de la fin de l'après-midi, ont accentué le débit, nous utiliserons donc les détendeurs pour le franchir.

La progression vers la sortie est lente, nous sommes chargé de cinq bouteilles et pas mal de matériel. Quand nous débouchons à l'extérieure, l'air est chargé d'humidité, le temps de laver un peu de matériel à la résurgence, nous prenons la voiture à 20h00.

En conclusion, comme à son habitude, la résurgence des Fonts, nous a fait passer de l'euphorie au désenchantement. Peux être la partie active va être réservé aux plongeurs et encore, il reste l'aval, à aller voir, car il est désormais sec à l'étiage. De plus la première entrée souffle toujours autant un courant d'air frais, peux être le fil conducteur pour retrouver les galeries fossiles ?



Matériel :
Actuellement devant le siphon N°6 : une bouteille de 4 litres à 250 bars et une ceinture de plomb avec 4 kilos de plomb.






Participants :
Alain Jacquet, Michel Lemaire, Luc Daniel et Laurent Chalvet