Samedi 04 Mai 2024

Compte rendu N°183

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Compte rendu des sorties

01/05/2009

Résurgence de la Marnade - Monclus (30)

Bilan de la sortie:
Compte rendu début escalade résurgence de la Marnade 01-05-09 :

Cette fois-ci j’espère que se sera la bonne, nous pourrons voir ce qu’il y a dans cette cheminée au début de ce siphon.
Nous nous sommes donné rendez-vous aux alentours de midi sur place, quand nous arrivons nous ne sommes pas vraiment seul, il y a pas mal de monde sur place. Une grosse équipe de plusieurs plongeurs sont présents pour donner un coup de main à Sylvain Redoutey qui va tenter une pointe dans le siphon N°3. Celui-ci a été descendu jusqu’à – 140 m et parait il cela remonte. Il embarque beaucoup de matériel pour tenter de franchir ce gros siphon : recycleur redondant RS3 de sa fabrication, scooteurs customisés et bouteilles relais de sécurité, que ces collègues ont déposé dans le début de la journée. Nous passons un bon moment à discuter avec tout le monde, ils nous indiquent que la visibilité est exécrable (moins de 2 mètres), nous commençons à avoir l’habitude de plonger dans des trous non cristallins et ce siphon N°1 semble bien connu. Nous nous immergeons tout en croisant d’autres collègues dans le puits d’entrée. J’avance tranquillement en position diesel, je pose ma bouteille relais et commence à avancer sur mes bouteilles dorsales. Moins d’une minute plus tard, un détendeur se met à fuser violement, j’essais d’attraper mon robinet pour le fermer sans conviction, il est trop mal placé pour le fermer. Par la suite j’apprendrais par Damien, la technique classique du pincement du flexible du second étage pour stopper la sortie de l’air. Je m’arête de progresser et j’attends Damien qui est sur mes pas pour fermer la bouteille. Il me tend sa bouteille relais mais j’ai pu voir qu’il l’a fermé dans le mouvement. Je la récupère, pendant qu’il s’occupe de mon robinet. Et avant d’avoir pu ouvrir la bouteille relais, il referme le détendeur sur lequel je respirais. Etant à ma portée, je lui prends un de ces deux détendeurs, en même temps j’ouvre la bouteille relais. Il récupère ensuite rapidement son détendeur. Pendant la bataille nous avons yoyo té, heureusement, chacun avait son bras dans le fil d’Ariane, nous évitant de nous satellisé dans les grands volumes de la Marnade. Je pose la question de la direction à prendre, il m’indique la direction du fond. A la sortie du S1 pour couronner le tout, je me ferrais embarquer par mon étanche car je n’ai pas pu purger car le bras portant la purge tenait le fil d’Ariane vers le sol, un petit détail à retenir. Quelques instants plus tard, nous émergeons enfin, Damien semble bien entamé, sans m’en apercevoir, il s’est fait un bon essoufflement. Car quand je lui ai pris son détendeur, j’ai embarqué son deuxième détendeur relié au tour de cou. Le temps d’ouvrir la bouteille relais, il était obligé de faire de l’apnée, ce qui a entrainé un essoufflement l’obligeant à consommer excessivement. Nous faisons l’addition de tout les blocs, nous sommes vraiment très juste, les tiers sont bien entamés. Nous décidons d’un commun accord de quand même continuer l’aventure, l’ancien adage réapparait : deux incidents indiquent obligatoirement pour un plongeur spéléologue le chemin du retour. Mais Damien ne se sent pas en grande forme pour repartir dans l’autre sens et refranchir le S1. Nous repartons doucement en direction du fond.

Après avoir posé tout notre matériel de plongée, nous retrouvons celui pour l’escalade abandonné deux semaines auparavant. Cette fois-ci nous avons deux mèches performantes et semble t il nous n’avons oublié rien d’autre. Je me rééquipe et commence les premiers mouvements au dessus de l’eau du S3 bien froide en sous combinaison. La paroi presque verticale est agrémentés de petits replats mais ceux-ci sont placardés d’argile, un peu plus loin cela se complique. Une petite vire est recouverte de plusieurs décimètres de glaise, on ne peut poser d’ancrage. Finalement par un mouvement bien ample, je récupère un surplomb de roche saine qui servira aussi de relais car je suis arrivé au bout de mes goujons. Damien me rejoint en progressant à la force des bras avec son unique poignée.

Il prend la suite, il entame une

partie bien aérienne, le rocher est bon mais déversant, une

belle traversée aboutie dans une

petite niche. A partir de là, la roche est beaucoup moins bonne, elle semble compacte mais ce n’est que de la meringue, la mèche du perforateur s’enfonce comme dans du beurre et nous utilisons aux maximum la calcite quand celle-ci a une bonne liaison avec le rocher. Après une

manœuvre de relais, je le rejoints, il termine les derniers mètres qui nous font quitter la grande diaclase de la rivière. La suite est magnifique, une belle coulée de calcite permet une escalade aisée en artif, cela prend de l’ampleur, un

puits de 7 mètres de diamètre continue la coulée. Nous faisons une

halte à cet endroit. Le courant d’air semble partir dans une cheminée latérale de 2 à 3 m de diamètre, la suite semble être là.

Aujourd’hui, nous avons fait environ 40 mètres de dénivelés en escalade. Maintenant il serait sage de redescendre pour être sur d’avoir suffisamment de corde pour revenir sur notre ilot rocheux. Ce n’est pas le

moment de se faire mal, les secours devraient refaire cette escalade, ce qui limite le nombre de personne susceptible de nous rejoindre !
Après une descente bien sportive, Damien installe une magnifique tyrolienne au dessus de la vasque du S3, quelle belle ambiance cette descente en

plein vide au dessus de l’eau.

Bon ce n’est pas tout, mais il faut rentrer à la maison et les réserves de gaz ne sont pas énormes Nous prenons l’option suivante : Damien part léger devant en ne prenant pas de relais, il a très peu de marge mais il peut avancer rapidement. Pour ma part ce sera la version lourde avec des relais. Je prends bien mon temps et la traversée se fait paisiblement.
En sortant vers deux heures du matin, je récupère le message de Pierre Lemaitre pour faire une sortie paisible au Mas Raynal : allez dodo, demain c’est sur corde que cela va se passer.

Participants :
Participants : Damien Vignoles et Laurent Chalvet