Mardi 30 Avril 2024

Compte rendu N°163

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Compte rendu des sorties

21/04/2009

Baume Dolente

Bilan de la sortie:
Radiolocalisation à la Baume Dolente (21 avril 2009)

En ce jour de semaine,

nous sommes bien nombreux pour une sortie particulière : savoir la distance entre la galerie du Sahel de la Baume Dolente et l’extérieur. Cette mesure permettrait de connaitre l’ampleur du chantier qui nous attend, en vue de l’ouverture d’une nouvelle entrée, qui permettra de shunter 65 mètres de siphon technique et de faire découvrir au non plongeur ces grandes galeries souterraines sous la Can de l’Hospitalet.

Bien auparavant, j’avais pris contact avec Daniel Chailloux, l’utilisateur chevronné des balises de radiolocalisation. Finalement, il y a quelques semaines, Jean-Louis Galéra et Daniel André, lui ont demandé de venir faire ce repérage lors d’une visite en Lozère. En ce jour de semaine, nous nous sommes retrouvés dans le centre ville de Florac pour finir la préparation des derniers kits de portage. Les épaules sont nombreuses et le portage sera un vrai plaisir en comparaison des précédentes plongées, où nous étions souvent beaucoup moins nombreux pour le matériel de deux plongeurs.

Au parking de départ de la balade, à Ricandel, nous retrouvons Valérie Quillard (garde monitrice de la Can de l’Hospitalet) et deux de ces confrères (Yannick Manche, hydrologue), venus pour voir le fonctionnement de la radiolocalisation et l’impact que nous avons en tant que spéléologue sur le milieu. Une petite discussion s’amorce pour expliquer que l’exploration des cavités permet de mieux connaitre ce milieu souterrain, apportant des connaissances importantes sur le trajet des eaux. Nous sommes là pour une facette sportive mais aussi pour étudier les cavités, essayer de comprendre leur formation, de faire des relevés topographiques pour déterminer leur emplacement... Cela permet d’apporter nos connaissances dans ce domaine au Parc National des Cévennes.

Après ces discussions nous prenons le chemin de la Baume Dolente, sous un beau soleil printanier, nous sommes une bonne dizaine et chacun discutent de sujet et d’autres. A l’entrée de la grotte, nous installons tout notre matériel,

Daniel Chailloux nous donne les explications sur le fonctionnement du

barreau magnétique, une partie de l’équipe inspecte les parois du grand couloir d’entrée à la recherche de gravure ou de chauves-souris. Pour ma part j’essais de me concentrer sur une plongée qui ne va pas être de tout repos, le niveau est plus de deux mètres au-dessus de son niveau habituel. Le dimanche d’avant, j’étais venu poser un amarrage pour

mon fil d’Ariane, en prévision d’un niveau élevé du siphon après les fortes précipitations.
Pendant les préparatifs, des cris viennent d’une partie de l’équipe, une gravure ancienne aurait été trouvé, entre ombre et lumière : un cheval. Daniel André semble bien affirmatif sur cette trouvaille et échafaude des hypothèses. Pour ma part, je récupère le tube qui doit contenir le barreau magnétique pour effectuer un test d’étanchéité : l’eau pénètre à l’intérieur du tube ! L’expérience semble bien compromise, mais à notre grande chance, Daniel Chailloux a une valise de transport étanche. Nouveau test d’étanchéité et cela marche ! Après une première plongée pour rééquiper le fil de la zone d’entrée et déblayé les étroitures, je parts avec mon kit de bouteilles (deux 4 litres à 300 bars), un mini-kit avec les moyens de communication et ma valise bleu,

le voyage peut commencer.

Je franchirais le siphon tant bien que mal, la valise était trop lestée et j’ai passé mon temps à forcer pour avancer. A la sortie du siphon, je suis dans la tranquillité de la grotte, pas de paroles, un grondement sourd, provient de la zone des cascatelles, la salle du carrefour n’est plus qu’un lac. Je m’échoue sur une plage, où je m’enfonce dans de l’argile. J’ouvre la valise dépose les nombreux cailloux et prend le chemin de la trémie ventilée. Sur place je fais un essais avec les talkies walkies, pas de réponse. Je déplie les antennes du Nicola (transmission par le sol) du spéléo secours de la Lozère. Un peu pressé, je grille le fusible en inversant la polarité, il faudra que je maintienne à la main le contact avec la batterie. Dans l’instant, j’arrive à avoir le premier contact avec la surface, j’indique que je vais placer la balise pour le

premier pointage. Je remonte dans la trémie, suspend l’électro-aimant et branche l’alimentation. Les collègues s’affèrent en surface, j’entends distinctement le

son des pierres déplacées, cela ne semble pas loin. Finalement, l’information tombe :

10 mètres 80 à creuser pour rejoindre la balise au pied de la cascade, deux mètres à droite de là où l’on creusait. Je déplace la balise sur la rive droite de la reculée : 13 m 50. Puis je bouge une dernière fois l’émetteur dans la galerie qui aurait du continuer si la reculée n’avait pas recoupé la galerie, le récepteur indique plus de 18 mètres à cause d’un talus extérieur qui augmente la distance. Voilà la fin des mesures, la communication a fonctionné parfaitement et la radiolocalisation à fonctionné de la même manière, avec des délais de mesure très bref. Je remballe avec précautions l’ensemble du matériel pour franchir sereinement le siphon de 80 mètres. Cette fois-ci la valise et le kit est mieux équilibré, ce qui me permet de passer les étroitures de la zone d’entrée sans décapelé mon kit de bouteille.
Dehors, je ressors sous les flashs, les collègues discutent toujours autant de la belle gravure et nous faisons un détour vers la possible seconde entrée pour voir les résultats des repérages.

La suite de cette belle histoire ce fera dans plusieurs directions : recherche des propriétaires, demande d’autorisation au Parc National des Cévennes, datation de la gravure de la zone d’entrée...

Un grand remerciement à toutes les personnes qui m’ont donné un coup de main dans cette belle aventure : voir les partipants.

Laurent Chalvet

Participants :
Valérie Quillard-Barbé, Anne Chépin, Yannick Manche, un garde moniteur des vallées Cévenoles, Daniel Chailloux, Jean-Louis Galéra, Daniel André, Serge Nurit, José Leroy, Emmanuel Mas, Christian Valès