Jeudi 02 Mai 2024

Compte rendu N°160

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Compte rendu des sorties

28/02/2009

Pré de Mazel

Bilan de la sortie:
Compte rendu week-end Pré de Mazel 28-02 et 01-03
Partie exploration

Samedi 28 février,

Mirandol, un petit hameau au fond de la vallée du Chassezac, est le lieu de rendez-vous du groupe spéléo TNT, en ce samedi ensoleillé. Un bon week-end en perspective, nous sommes nombreux, c’est une sortie jeune organisé par Guillaume C. avec des objectifs d’exploration en supplément. Pour l’explo., il y a le choix : plongée, escalade, désobstruction…
Comme de nombreuses fois, je suis avec le gardois de service : Damien Vignoles. La température extérieure et la présence de neige change de la température de Saint Jean du Gard, mais nous sommes tout deux motivés à lever des points d’interrogations sur cette cavité. Au village nous préparons le matos plongée pour visiter

le siphon très proche de l’entrée, pendant que les différents jeunes et moins jeunes débarquent pour la visite.
Au parking de la cavité, Damien s’aperçoit qu’il n’a pas le haut de sa combinaison, aujourd’hui il n’y aura qu’un seul plongeur, je partirai seul dans le siphon Jolivet. Damien accompagné de Mathieu Douyère , notre victime du précédent exercice qui fait son étude de cavité du BE sur le pré de Mazel, partent devant, pour voir une galerie qui a été trouvé par Michel Serfatti. Un siphon vierge fait partie de la première, est il plongeable ? C’est ce qu’ils doivent vérifier.
Pour ma part, je pars derrière le groupe de jeunes accompagné par les deux Guillaume. Pierre D. et Christian P. m’accompagnent pour porter le BI4 et le kit de matériel. La zone d’entrée se passe à quatre pattes, facilité par le fait d’avoir la combinaison néoprène. Nous arrivons à un carrefour, à droite une galerie semi-fossile se dirige vers les voutes mouillantes de la suite de la grotte et en face la galerie est occupée par la rivière active sortant du siphon. Au départ du siphon, la galerie fait un mètre de large et un mètre de haut. Je mets un coup de masque, la suite à l’air d’être horizontal, je prends l’option de partir sans palme, pour ne pas faire des nœuds avec le fil qui est encore en place et pour prendre des appuis avec les pieds. L’eau est bien limpide, mais le fond de la galerie est galerie est occupée par du sable et de l’argile, après 20 m de progression, je vois la pente s’accentuer, sans palme cela ne va pas être simple, de plus je vais avoir du mal à rester au dessus du sable. Je prends l’option de revenir récupérer mes outils de propulsion. Après cet aller-retour, la galerie s’enfonce pour se stabiliser entre -3 et -4, de nombreux zig-zag ponctuent la progression, tout en prenant toujours la même direction générale. Les dimensions s’agrandissent : 2 mètres de large pour 2 mètres de haut. Tout en progressant j’essais de poser des anneaux de chambres à air sur les amarrages évidents, mais à chaque fois la roche se décompose au toucher. J’avance prudemment car avec ce fil en plein milieu de la galerie, il faut veiller à enregistrer les formes de la galerie, car le danger peut venir par le glissement du fil dans une section piège (volume où le plongeur ne pas passer). Je remonte dans une cloche d’air et au bout de 50 m environ, je sorts le siphon.
La galerie qui suit est de petite dimension pour évoluer avec les bouteilles, 2 mètres de haut pour 50 cm de large. Je pose mes palmes et mes bouteilles pour aller voir la suite, 20 mètres plus loin, un nouveau verrou liquide m’indique que pour poursuivre il faudra du matériel. Malheureusement, la vasque de départ est couleur chocolat, je réalise à ce moment que les collègues en visite dans la cavité, ont coloré l’eau avec l’argile du lit de la rivière. Il va falloir que j’évolue à l’aveuglette. Je repose une fois de plus mes palmes, pour me préparer à une possible étroiture sous l’eau et pose mon propre fil. Finalement, le siphon N°2 est très court, environ 8 mètres. A sa sortie, après une nouvelle dépose du matériel, je parts léger, la galerie est de même dimension que dans l’inter-siphon, assez haute, mais pas très large. Arrivé à l’élargissement, je remarque un pas dans le sable, je viens donc de faire la traversée. Par contre je n’ai pas trouvé les 900 m de galeries annoncé par André Froment, ai-je loupé quelque chose ?
Je continue ma balade dans la rivière du Pré de Mazel, c’est amusant d’évoluer dans une cavité comme s’il l’on était post-siphon. Finalement, il faudra que j’atteigne pratiquement le fond de la cavité pour retrouver toute la troupe des jeunes. Il y a du monde et la file indienne s’étire sur plusieurs centaines de mètres. Après les explications et pas très loin du fond de la rivière nous prenons le chemin du retour, je repars vers le siphon N°2 pour le refranchir et récupérer mon bloc de mousse et mes palmes de l’autre coté. Ensuite Guillaume Legrand me donne un bon coup pour faire le chemin du retour par l’itinéraire de la galerie fossile, ayant choisi de ne pas repartir par le siphon pour ne pas tenter le diable à cause de la visibilité qui a du passer de 10 mètres à 10 cm. Nous sortons ensemble de la cavité sous un ciel gris et pluvieux.
En soirée, nous rencontrons le maire et sa femme, les propriétaires du gîte, nous discutons un bon moment de la spéléo sur la commune de Chasseradès. Après un très bon repas préparé par Catherine et Anne, l’association Géolozère nous fait un exposé très détaillé sur l’histoire de la géologie du secteur, ceci permet d’échafauder des hypothèses sur la formation de la cavité. Ensuite nous discutons un bon moment sur les objectifs du lendemain, Damien m’explique qu’après la visite de la cavité et les escalades faites avec Mathieu, il ne voit pas beaucoup de perspective de suite sans avoir des données précises. De plus, il n’a pas trouvé la suite découverte par Michel S., nous décidons de refaire seulement une visite des deux siphons de la journée et de les topographier.


Dimanche 1 mars :

Après un départ bien tardif, nous prenons le chemin enneigé de la cavité, Damien pars devant en direction du siphon, il est dans la même configuration que moi-même : bi 4 à 300 bars. Pour ma part, je pars par l’itinéraire des voûtes mouillantes pour l’entendre de l’autre coté, cela fait drôle de se retrouver seulement spéléo et de ne pas plonger : on réfléchie, on s’inquiète, pourquoi le plongeur n’est pas encore sortie… Damien émerge du S2 tranquillement, sa traversée s’est bien déroulée. En fait, quand on est sous l’eau, le temps s’arrête et l’on est uniquement concentré sur sa plongée. De plus, il n’a pas trouvé la galerie annoncé par A. Froment, cela doit être la narcose à – 3 qui a du déboussolé ce plongeur… Nous posons le matériel a la bifurcation des galeries actives et fossiles pour remonter un peu la rivière et voir

un siphon noté sur la topographie, mais non plongé. Damien fait

une tentative en apnée, cela semble continué. Je fais un aller-retour pour prendre une bouteille de 4 litres pour faire un peu plus dans de bonnes conditions. Il décide de partir en

configuration extra-light : pas de fil, mono bouteille, pas de casque et une lampe à la main. Après une tentative les pieds devant, il m’explique que cela pourrait passer mais c’est vraiment limite : la galerie en forme de conduite forcée a juste la dimension du plongeur. Il ne faut pas trop serrer avec les dents l’embout du détendeur, car il y a un risque de l’arracher à cause du frottement du détendeur dans l’argile. De plus, l’argile coule sous le ventre et forme des petits bourrelets rendant le retour difficile. La solution pourrait venir par une désobstruction : l’ouverture d’une brèche dans le seuil du siphon qui est constitué d’argile et de sable, avec en plus la mise en place d’un tuyau de vidange. Il reste de la première à faire dans le Pré de Mazel mais elle ce gagne à la force du poignet. Ensuite nous retournons à la voiture pour nous changer et terminer la journée dans une autre cavité de Lozère, mais cela est une autre histoire.

Bon week-end organisé par Guillaume Coerchon, qui a su mêler la visite d’une belle cavité lozérienne, topographie sous l’eau et hors de l’eau, et échanges avec de nombreuses personnes.

Participants :
Catherine Bresson, Anne Goubert, Guillaume Legrand, Pierre Lemaitre, Lounis Lemaitre, Gabriel Lemaitre, Stéphane Nore, Béatrice Nore, Gaël Nore et une amie, Maxime Nore, Nicolas Pagès, Guillaume Coerchon, Mathieu Douyère, Damien Vignoles, Catherine Perret, Christian Pombar, Pierre De Vlieger, Roger Hugony, Michel Serfati, Nicolas Tiers, Laurent Calmels et sa fille, Jacques Lauret, Frédéric Roux, Patrick Zimmerman et son fils, Laurent Chalvet et j’en oublis…