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Compte rendu N°134

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Compte rendu des sorties

13/09/2008

Cotiella 2200m d'altitude

Bilan de la sortie:
Compte rendu 1ère semaine d’exploration septembre 2008 Chalvet Laurent


Samedi 13 septembre : la journée de liaison

En ce samedi froid, nous décollons de Florac à 7 h 00 du matin avec Philippe, nous rejoignons Thibault pour finir de charger sa voiture de matériel. Après une petite pose à Toulouse pour faire les dernières courses, nous sommes au parking d’été du refuge à 17 h 15

.
Un peu plus d’une heure de préparation, pour les

lourds sacs habituels. Après 1 h 45 de marche d’approche nous débarquons dans le refuge, l’héliportage a pu alléger légèrement nos sacs et nous permettre de monter un peu plus rapidement que d’habitude.

Au refuge nous sympathisons avec deux espagnols effectuant l’ascension du sommet du massif le lendemain, ainsi qu’un hollandais qui suit le GR15. La soirée est arrosée par la bouteille de vin porté par Philippe.

Dimanche 14 septembre : le camp d’altitude

Durant toute la nuit le vent à souffler et nous réfléchissons à des lieux de camp bien protégés par le vent. Un beau soleil nous accompagne jusqu’au A55, atteint à midi. Nous déposons le matériel d’équipement et poursuivons jusqu’au

camp des espagnols, bien installés sur un balcon cuvette dominant la plaine du A8. A coté de leur tente nous retrouvons nos trois

gros containers, tout est bien rangé à l’intérieur, beau travail effectué par notre Roger infatigable.

Après le repas de la mi-journée nous partons tout les trois à la recherche d’un emplacement pour le camp, le cahier des charges se résume de la manière suivante : pas trop loin du A55 et du camp des espagnols, à l’abri du vent et surtout avec de la neige à proximité. Finalement notre prospection aboutie à une belle cuvette en bordure de la plaine du A8 et à quelques mètres du A69, grosse entrée de cavité, avec un gros névé à son entrée.

La cuvette n’est pas parfaitement plane et nous devons terrasser la partie de la tente qui comprend les couchages. Trois heures seront nécessaire pour niveler le sol et implanter la tente.

Acte 1,

acte 2,

acte 3,

acte 4. Avant le repas nous montons à la cabine téléphonique dominant la vallée à 10 minutes de marche avec une vue imprenable sur les vallées espagnoles.


Lundi 15 septembre : A55 partie remise

Levée à 9 h 00,

le soleil réchauffe un peu la tente, car la nuit a été bien froide, certainement plusieurs degrés en dessous de 0. Philippe choisit de rester au camp finir de ranger et s’occuper de la mise en place de la bâche pour produire de l’eau à partir de la neige du névé du A69.
Thibault et moi-même nous nous préparons pour aller voir notre objectif principal :

le A55. Nous chargeons lourdement les sacs avec les amarrages en acier et inox qui pourrons être laissé à demeure dans la cavité. Je parts sur l’équipement, connaissant les trois itinéraires différents d’équipement du puits d’entrée des autres années. Dans le premier grand jet de corde je m’aperçois que la partie en glace du névé est plus réduite que l’année précédente. Mais arrivé à – 60 m, je vois la neige fraîche remplir le passage entre la glace et le rocher. Avec Thibault nous recherchons en trois endroits différents des failles dans cette carapace de neige. Mais il faut se rendre à l’évidence, certes

la neige est facile à creuser, mais nos repères nous indiquent au minimum 15 mètres d’épaisseur de neige et certainement un autre bouchon dans le puits de 13 mètres.
Cette année le

A55 n’aura pas encore voulu de nous. A la sortie Philippe nous as rejoints et nous lui apprenons la triste nouvelle, nous rentrons au camp. A la tombée de la nuit, Christian, Romain et Catherine arrivent à la tente, ils viennent de faire une marche forcée depuis les voitures : quatre heures d’effort bien en étant bien chargée, la fatigue se lie sur les visages de nos compères.


Mardi 16 septembre : La seconde désillusion

Deux équipes se préparent pour rejoindre le A340 laissé l’année dernière : l’équipe topo (Catherine et Christian), l’équipe équipement (Philippe et Thibault). En début de matinée avec Romain, nous reprenons les petites cavités autour du A55 : croquis du A305, essais de passage au A350, avec arrêt sur étroiture ventilée.
Dans l’après-midi, nous nous rabattons sur le

A284 avec son P200. L’entrée double est belle, l’ambiance est austère, le début est pas trop mal équipé avec des grands jets. Arrivée à – 100, j’arrive sur un névé suspendu, celui-ci a du diminuer et il fait apparaître un éboulis suspendu, malheureusement l’équipement n’évite pas les pierres instables. Après avoir replanté plusieurs Spits, nous nous résignons à faire demi-tour, nous n’avons pas vu de lucarne en relation avec le A55. Pour poursuivre la descente, il faudrait changer tout l’équipement et partir sur l’autre coté du puits pour éviter les chutes de pierre.
Nous déséquipons tranquillement avec Romain et prenons le chemin du bivouac. Sur place nous retrouvons les deux équipes du A340, elles ont butté sur un méandre étroit au sommet d’un puits estimé à 10 m. Un seul puits en première pour la journée écoulée. La suite dans cette cavité pourra se faire après l’agrandissement de la tête du dernier puits entrevue et certainement des agrandissements de confort.
Le bon repas du soir préparé par Catherine et le vin de Roger nous permettent d’oublier les déboires de la journée.

Mercredi 17 septembre : La motivation au niveau des pâquerettes.

En cette journée nous voulons définitivement nous faire une idée des cavités restantes autour du A55. Nous conservons les mêmes équipes et

fouillons méticuleusement. Philippe et Thibault s’acharnent sur le A346, cavités à quelques mètres de la cache. Elle commence par un puits de 12 mètres puis se poursuit avec de belles étroitures, vu l’état des deux compères et de leurs combinaisons cela n’a pas l’air de ressembler à un grand boulevard. Ils passent plusieurs étroitures, terminent sur un tas de pue, il y a du courant d’air mais cela doit boucler. Dépités, ils visitent deux autres ‘

trous’ sans suite évidente.
Catherine et Christian, reprennent tranquillement plusieurs petites cavités, ils redécouvrent le A255, que le TNT a déjà visité, mais nous n’avons pas de topo. Ils ne pourront pas revoir le fond à cause de la casse de leur tamponnoir, partie remise pour le lendemain.
Romain et moi-même visitons aussi les petits trous du coin, environ 7 cavités. Une belle descente dans le A56, le puits d’entrée est de belles dimensions, le fond est occupé par un joli petit glacier, aucun courant d’air ne parcoure le fond. Deux cavités, toujours dans la zone proche de la cache à matos, retiendront notre attention, nous ne descendons pas profond, mais le courant d’air est bien présent, malheureusement soit des blocs ou une galerie trop petite, nous arrêtent dans notre visite.
Le soir nous noyons notre chagrin dans le vin rouge et festoyons avec un bon repas. Philippe, Thibault et Romain décident de partir le lendemain pour tester les canyons du coin et repartir avec le sourire.

Jeudi 18 septembre : la carotte pointe son nez

Les trois canyonistes se préparent tranquillement et nous accompagnent jusqu’à la cache pour récupérer du matériel et ainsi redescendre le maximum de matériel (quelques cordes et mousquetons). Pour l’équipe restante il ne reste plus qu’une seule cavité à descendre : le A255. Je parts devant pour équiper, je descends environ trois puits, avec l’aide des coinceurs et m’arrête comme beaucoup de fois sur un colmatage de neige, nous n’avons vraiment pas beaucoup de chance cette année… A ma sortie je rencontre Christian et Catherine qui ont commencé une petite désobstruction, ils décident de faire ou refaire la topographie de cette cavité pour avoir au moins une topo. d’une cavité dans ce maigre séjour. Pour ma part je parts me balader et visiter d’autres cavités plus à l’Ouest que notre secteur. Je trouve une seconde cache à matos très confortable qui pourrait faire office de lieu de bivouac en dur.
A mon retour, le binôme me présente une cavité sur laquelle ils ont entamé une désobstruction dès l’entrée. Celle-ci ressemble plus à un terrier qu’à un gros puits comme le A55. Une décision est à prendre, il faut retirer les pierres qui encombrent le passage, si une suite est vue au bout de 30 minutes on continue, sinon on arrête. La cavité commence par un inter strate, sortent de toboggan de 6 mètres pas très large qui butte sur une étroiture. Au bout de 15 minutes, l’étroiture est passée. La suite continue comme le début par un laminoir de 50 cm de hauteur, tout les trois nous repoussons les cailloux sur les cotés. La suite est en pente et des petits blocs gênent le passage, nous les repoussons vers l’avant dans une probable petite galerie. Après le ménage fait, nous prenons pieds dans cette galerie, d’un coté elle aboutie sur un petit puits de 5 mètres, difficile à descendre sans corde, de l’autre sur

un méandre très étroit. Catherine s’engage dans ce dernier avec difficulté, des petites lames gênent la progression. Mais au bout du méandre, elle arrive au dessus d’une lucarne donnant sur un puits. Elle jette un caillou, et là comble de joie j’entends le doux son d’une grande résonnance. Le bruit ressemble à celui du grand puits du A55 ! Plein de suppositions nous ressortons en fin de journée de ce trou bien prometteur.
La soirée permet d’échafauder des hypothèses : le souci est de pouvoir accéder à ce grand puits sans passer par le méandre, ce qui obligerait à engager une désobstruction sans grand moyen.

Vendredi 19 septembre : l’engagement

Ce vendredi matin, nous préparons nos sacs pour le retour avec Christian. Nous pensons faire l’exploration de cette nouvelle cavité : le A 351, puis redescendre le soir au refuge pour partir tôt le lendemain. Avec deux kits d’équipement nous nous engageons dans le laminoir du début. Au passage nous agrandissons un peu plus les différentes étroitures, pour arriver au petit puits de 5 mètres qui nous avait arrêté la veille. A son pied la suite de ce puits est bouchée par des blocs instables, un courant d’air dans un petit méandre indique une suite potentielle mais encombrée par les blocs. Une petite escalade nous mène à une salle suspendue sans continuation. Nous nous résignons à voir le fameux méandre étroit après un repas à l’extérieur. Tout les trois nous mettons en place le plan de bataille : Christian ne pouvant pas passer dans le méandre pense redescendre au refuge tranquillement pour nous attendre jusqu’à 22 h 00, Catherine et moi-même préparons un volume de matériel le plus restreint pour aller voir la suite par un rapide aller-retour.
Une certaine pression semble palpable, nous allons nous engagé derrière une étroiture qui sera bien difficile à repasser au retour. D’ailleurs Christian m’a passé sa combinaison, j’ai réduit la mienne en lambeaux la veille dans ce passage. Nous mettrons plus de deux heures pour équiper la main courante et la tête de ce fameux nouveau puits. Pour le confort nous nous déséquipons entièrement : baudrier et casque. Puis les pieds au dessus la lucarne dans un tout petit réduit, il faut se rééquiper. Catherine part en premier, elle plante un Spit au dessus de la lucarne, pose un amarrage naturel, puis s’engage dans la verticale. J’enchaîne derrière elle, le départ du puits après la lucarne fait environ 4 mètres de diamètre et s’élargie rapidement, deux petits méandres aboutissent dans cette verticale. J’entame la descente et en un seul jet de 40 mètres et rejoins Catherine qui m’attend sur une bonne terrasse. Je reprends la suite, un Spit en déviation et de nouveau 15 mètres de verticale, nous simplifions l’équipement au maximum, nous sommes pressés par la montre, l’objectif est de sortir suffisamment tôt pour être dans le timing donné à Christian. La suite reste bien verticale, de nouveau une belle margelle avec deux suites, une donnant sur un ressaut de 5 mètres (désescalade) qui s’arrête sur une étroiture, l’autre sur une verticale de 15 mètres. Une belle lucarne sur le coté donne sur un puits parallèle, mais sa descente sera difficile car elle est défendue par des blocs instables de la taille d’un frigidaire. Finalement nous partons au plus évident, 15 mètres de descente pour poser les pieds sur un sol plat encombré de bloc, sur le coté un bel affluent arrive par un puits. Nous arrivons à la fin de notre kit de corde, de toute façon nous n’avons plus de temps, mais la cavité ne se termine pas là, un court méandre donne sur un nouveau puits. Pour l’équiper, il faudra partir sur une belle main courante, nous jetons de cailloux pour les attendre rebondir plusieurs fois sur un éboulis, il y a une bonne résonance, ce puits doit faire au minimum 30 mètres, l’aventure n’est pas terminée !
Nous remontons sans faire pour une fois la topographie, nous n’avons pas suffisamment de temps et le morceau de cavité descendu pourra se topographier en moins d’une demi-heure.
Je remonte en dernier, je déséquipe derrière moi au cas où personne ne revienne cette année. Je pose la poupée de corde au dessus de la lucarne et m’engage dans le méandre, mais au contraire de l’allée cela ne passe pas vraiment bien et ce ne sera qu’après avoir essayé une nouvelle position que j’arrive à franchir en seulement 20 minutes, 4 mètres de progression ! Il sera vraiment intéressant d’agrandir cette étroiture par la suite.
Nous rejoignons la cache à matériel et retrouvons

Christian monté à notre rencontre. Par une belle nuit étoilée nous retrouvons notre refuge habituel où personne n’est arrivé ce soir.

Samedi 20 septembre : deux mariages et un seul retour

Tôt le matin nous partons pour

la civilisation, laissant Catherine seule. A la descente, nous croisons un karstologue espagnol avec Christian, il fait une étude sur le massif du Cotiella. Nous pressons le pas car nous devons chacun aller à un mariage : on doit passer la corde autour du cou d’Olivier Blanc, l’année prochaine se sera dans le A351 que nous mettrons notre corde.

Compte rendu 2ère semaine d’exploration septembre 2008 Perret Catherine


Samedi 20 octobre :

Laurent et Christian partent tôt. Catherine se promène seule, elle marque le A352, petit puits sur la rampe qui monte au Llosal (cirque d’éboulis sous le Picollosa). C’est un P5 à revoir avec une petite corde. Elle va voir (sûrement pas la première !) une belle entrée dans le sud du cirque : c’est complètement bouché et l’arrondi vient de la gélifraction.
Dans l’après-midi, elle prospecte le lapiaz forestier au-dessous du refuge (en descendant le ruisseau, rive gauche et droite. Elle visite le A217, émergence temporaire perchée qui paraît intéressante mais sans courant d’air. Plus bas, la résurgence est en rive gauche de la vallée et elle n’a pas le temps d’y aller avant la nuit. Roger arrive le soir et ils montent au refuge avec un perforateur.

Dimanche 21 :

Montée au A55. Catherine et Roger vont au A351 et travaillent à agrandir les passages. L’entrée devient une autoroute après l’intervention de Roger, et l’étroiture au sommet du P60 passe mieux mais ce n’est pas encore le grand confort.
Nous trions le matériel à redescendre demain et passons la nuit au campement (une première sous tente pour Roger !).

Lundi 22 :

Catherine et Roger descendent accueillir Guillaume Legrand et recharger les accus du perfo. Ils trouvent un habitant à Barbaruens qui accepte de les recharger, mais ils ratent le rendez-vous avec Guillaume. Le soir, Catherine rentre chez elle.

Mardi 23 :

Il se met à pleuvoir, Roger et Guillaume finissent par se retrouver et décident de faire un tour à Saravillo. Bon gîte chez Benjamin.

Mercredi 24 :

Canyon des résurgences de las Fuens Blancas au-dessus de Lafortuna. Roger montre à Guillaume les grottes de Graners.

Jeudi 25 :

Roger et Guillaume remontent au camp : bonne bouffe et nuit très fraîche.

Vendredi 26 :

Ca creuse encore l’entrée du A351, mais Roger ne passe pas l’étroiture avant le P60. Ils décident de déséquiper, et rangent le matériel spéléo dans un gros bidon.

Samedi 27 :

Rangement, pliage et inventaire. Il a plu toute la nuit mais la journée est assez bonne.
**Je crois que*** Jean-Claude Gayet les rejoint et ils descendent le lendemain.

Participants :
Barbier Thibault, Blanchet Philippe, Chalvet Laurent, Hugony Roger, Legrand Guillaume, Lordier Romain, Perret Catherine, Pombar Christian.